
Répartition des volumes traitées sur NYSE-Euronext et Chi-X pour la valeur Accor (cliquer pour agrandir)
L’arrivée de systèmes multilatéraux de négociations (MTF, en anglais, pour Multilateral Trade Facilities) comme Chi-X, BATS Europe, ou Turquoise a multiplié les pôles d’exécutions. Ces plateformes s’octroient déjà une part conséquente des transactions boursières en Europe. On estime ainsi que les MTF représenteraient 30% des transactions du marché européen. Si le prix d’une action cotée sur ces différents systèmes est quasi identique du fait des arbitrages, il en va différemment des échanges de transactions répartis selon les parts de marché de chacun. Le volume est maintenant devenu une information parcellaire…
Cette nouvelle donne a pour conséquence de brouiller les analyses de volumes réalisées à partir des seules données issues des Bourses historiques. Le domaine de l’analyse technique s’en trouve particulièrement touché, au point que l’on peut s’interroger sur la pertinence des indicateurs techniques utilisant les volumes dans leurs modes de calcul, dans la mesure où ces derniers ne représentent qu’une part des volumes globaux effectivement négociés. Comment juger de l’évolution d’un volume lorsqu’il est en hausse sur une place de négociation et en baisse sur une autre ? Comment intégrer les variations de volumes résultant non pas d’une évolution de l’activité mais du seul transfert de flux d’une plateforme de négociation à l’autre ?
Une solution évidente consiste à prendre en compte non pas le volume réalisé sur une seule plateforme, fusse-t-elle la principale, mais bien la somme des volumes traités par l’ensemble des systèmes de négociations. Cette agrégation des données est la seule solution pour conserver une pertinence dans l’analyse des volumes traités en Bourse. Pour autant, une part croissante de cette information échappera à cette comptabilisation, celles des dark pools, des systèmes de négociations alternatifs, dont les titres sont échangés anonymement et sans qu’aucune information chiffrée ne soit disponible. Une situation aberrante que les régulateurs doivent faire évoluer pour garantir une règle essentielle du fonctionnement des Bourses, celle de la transparence des transactions.