Le taux de chômage aux États-Unis a récemment atteint un creux cyclique de 3,8 %, rejoignant celui du cycle des années 1990. La baisse n’est probablement pas terminée; il est prévu que le taux de chômage diminuera encore pendant le présent cycle. C’est aussi le pari des dirigeants de la Réserve fédérale (Fed). Leurs plus récentes prévisions médianes tablent sur une baisse jusqu’à 3,5 % en 2019 et 2020 (moyenne au quatrième trimestre de l’année). Après ce creux, on remarque cependant que les dirigeants de la Fed prévoient une légère hausse du taux de chômage pour 2021 avec une médiane à 3,7 %. L’étendue complète des prévisions suggère que l’augmentation pourrait être un peu plus prononcée : la fourchette passe de 3,3 %-4,0 % en 2020 à 3,4 %-4,2 % en 2021. De plus, comme l’on traite de moyennes trimestrielles, les chiffres mensuels pourraient être plus volatils, donc plus élevés.
Quel est le message envoyé par la Fed ? Il est difficile de croire que la Fed prévoit de la volatilité plutôt qu’une tendance. Ainsi, elle semble donc tabler sur une possible détérioration du marché du travail. Signale-t-elle ainsi une fin de cycle ?
Quel est le message envoyé par la Fed ? Il est difficile de croire que la Fed prévoit de la volatilité plutôt qu’une tendance. Ainsi, elle semble donc tabler sur une possible détérioration du marché du travail. Signale-t-elle ainsi une fin de cycle ?
À l’exclusion des périodes autour des récessions, on note depuis 1955 seulement sept épisodes où le taux de chômage a augmenté de 0,3 point de pourcentage ou plus, et ce, avec au moins six mois avant le retour au niveau initial.
Les plus longs épisodes sont en 1966 (somme de +0,4 % et 17 mois avant retour) et 1995 (sommet de +0,4 % et 15 mois avant retour). Si le taux ne revient pas au moins à son niveau initial, c’est qu’une récession se met en place.
Implications
Une augmentation temporaire du taux de chômage est possible, bien que rare, sans récession. La hausse prévue par la Réserve fédérale peut cependant être perçue comme un rappel du fait que le cycle actuel de croissance ne sera pas éternel. Évidemment, les mouvements possibles de la population active mettent un bémol sur les conclusions que l’on peut tirer des seules variations du taux de chômage; il faudra donc continuer de surveiller plusieurs indicateurs.